In Memoriam: à nos artistes disparus

Alasyan (lune 122)



Poème de Toussaint Gros Bec

Il était une fois une petite sibéwienne
Aux zyeux bwidés et à fowte poitwine.
A ta mémoi’, je lève ma bouteille de bibine.
Alasyan, t’es pawtie. A la tienne !
Snif, elle wigolait comme une twuite,
Vingt-et-un jou’ suw vingt-huit.
Une fois, sa vie bascula,
Lowsqu’elle fut violée paw un baka,
Un escwoc à gwosse tête de pilon,
Violeu’ de son état, Hank Hülle’ de son nom.
J’ai menacé ce kollabo du mal
De le manger comme un animal,
Pendant que soeuwette faizait la gwève de la faim.
Alow, quand il l’a welâchée enfin,
On a fait suwface, elle, moi et Kyste,
On a visité la woumanie impéwialiste,
On a fait des bawbecues,
On s’est pwêté notwe pq,
On a wencontwé un ninja,
On a fumé de la mawijeanne,
On a wencontwé des ciwcassiens,
On a cessé d’êtwe végétawiens,
On a wazé une fowêt…
Mais l’amou’ est machiavélique,
Pendant tout ce temps soeuwette wêvait
De son towtionnaire pathétique.
Ils se sont unis dans le dézè’,
Et twinquent à pwézent avec Bawon Cimetiè’.

ALASYAN, LUNE 65 – LUNE 122
HANK HÜLLER, LUNE ?? – LUNE 122

Kyste (lune 123)



Poème de Toussaint Gros Bec

Tout le moun il dispawait ou il meu’,
C’est nowmal, ouééé… mais quand les meilleu’
Pawtent et que le podiab’ weste, ce n’est pas bon, là,
Le podiab’ n’a plus envie de faiwe la bamboula…
Toussaint t’es à pwézent tout seul, mon vieux,
Tes zamis d’égouts sont wetournés au dieu
Des louzeu’, vwaiment, t’es tout seul, Gwos-Bec.
Alasyan est dède, et Kyste est dède…
Ouééé… Kyste, ce bwanleu’ magnifique
Qui wêvait d’une vie cannabique…
Il est donc décédé, mon nami, mon fwè’.
Avec qui je vais faiwe des bawbecues en plein dézè’?
« Kyste, c’est pwêt ! J’ai cuit les côtelettes ! »
Avec qui je vais tiwer des plans suw la comète ?
Avec qui je vais faiwe le touw du moun en piwogue ?
Ça va me manquer, quand tu bouchais les gogues…
Avec qui je vais animer Wadio Damballa
Maintenant que tu n’es plus là ?
Les mouettes et les dauphins me font caguer,
Moi, c’était avec Kyste que je voulais voguer.
Wepoze en paix dans le dézè’, mon fwè’,
Et salue de ma paw ce bon vieux Bawon Cimetiè’.